Conditions favorables pour l’épanouissement

title=Des pistes pour permettre aux adolescents de se sentir bien dans leur peau et de s’adapter aux exigences de l’existence.

Face aux adolescents, 2 questions nous taraudent parfois en tant qu’animateurs ou enseignants.

  • Comment assurer une prise en compte réelle de l’adolescent en tant qu’individu à part entière ?
  • Comment permettre à l’adolescent de répondre aux attentes et exigences sociales, scolaires et familiales ?

Voici, ci-dessous, un éclairage, à méditer, à discuter, à contrebalancer, à mettre en perspective, à prendre ou à laisser …

Prendre l’adolescent en tant qu’individu à part entière c’est, dans le respect des normes et des contraintes de la vie en société, lui accorder :

la différence

Pour l’adolescent, trouver son identité passe obligatoirement par l’affirmation de sa différence et la reconnaissance de celle-ci par les autres. Le respect des envies, des attentes, des plaisirs, des moments de détente et de travail, de la capacité d’assimilation et de concentration de chacun est donc de mise.

Permettons donc à chacun d’être ce qu’il est et de sortir des modèles «standards» (valables pour tout le monde et donc peut-être pour personne).

l’indifférence

L’indifférence n’est pas synonyme d’ignorance mais signifie le respect, le non jugement des comportements qui sont pour l’adolescent des moyens par lesquels il fait des expériences, recherche son identité et revendique sa place dans la société.

Soyons attentifs à créer un climat favorable en proposant et en conseillant pour qu’on le laisse tranquille, que l’on respecte sa vie privée et qu’il ne soit pas considéré comme un cas, une espère rare ou un objet constant d’angoisse, d’évaluation et d’analyse.

la confiance

Les décisions réellement autonomes accordées à l’adolescent sont peu nombreuses en regard de sa maturité et de ses capacités. Les sources de problèmes et de tensions face à une autonomie «autorisée» sont souvent dues à la non préparation de cette liberté.

Osons croire en ses capacités, et offrons-lui des chances de réussite en donnant les ressources, les connaissances et les appuis nécessaires pour lui permettre de gérer sa vie comme un être responsable et de confiance.

l’optimisme

Dans leurs lieux de vie, le discours des adultes renforce un climat d’incertitude et de peur qui n’engage pas vraiment l’adolescent à s’ouvrir à des perspectives positives pour l’avenir. On le bombarde de mise en garde, de chiffres alarmants, d’interdits. On le culpabilise et le menace.

Pensons à présenter les choses de façon positive en lui parlant de notre expérience en l’encourageant (sans fermer les yeux sur la réalité), en le motivant de façon constructive, et en tenant un langage tonique et dynamique.

l’unité

Il est indispensable d’avoir une perception globale du jeune et de prendre en compte tous les paramètres sociaux, économiques, familiaux, et personnels car des comportements en soi peu alarmants peuvent prendre du sens s’ils sont reliés entre eux.

Soyons attentifs à le considérer comme un tout, dans sa globalité, dans son intégrité et dans la continuité de sa vie.

Permettre à l’adolescent de répondre aux attentes et exigences sociales, scolaires et familiales, c’est répondre à son besoin :

d’un espace-temps de paroles

L’adolescent a besoin de parler, de communiquer, d’être écouté, entendu et compris.
Besoin d’intéresser et d’être intéressant mais aussi et surtout de comprendre, de s’informer, de trouver des réponses et enfin de s’amuser et de rire aussi. Le groupe devient, à ce stade, capital car si on peut dire «nous» alors je peux dire «je».

Répondons à ce besoin en créant un espace/temps de manière formelle et/ou informelle dans un climat favorable (calme, assez de temps) sans imposer ni forcer.

d’une bonne image de soi

L’adoption d’une conduite est la résultante de différents éléments parmi lesquels on peut citer l’image de soi. Notons que ce besoin est lié au droit à l’optimisme.

N’oublions jamais de souligner les qualités, les compétences, ce qui va bien, ce qui a été réussi. Parlons d’erreur et non pas de faute. Jugeons les actes et non les personnes. Centrons les évaluations sur les satisfactions personnelles. Osons fêter les réussites (même modestes) et applaudir les initiatives (même occasionnelles).

d’avoir des projets motivants

s’il est essentiel de (se) forger une bonne image de soi, encore faut-il que soient offertes des occasions de vivre des situations positives et épanouissantes, des occasions de se mettre en valeur mais aussi de découvrir par soi-même ses limites, ses faiblesses, ses blocages…Varions les activités où sont développés des objectifs centrés sur des attitudes (solidarité, entraide, …) et des apprentissages (voir, juger, agir).

de disposer de repères cohérents

Dans les milieux de vie du jeune, les incohérences s’expriment généralement de trois façons :

  • On recommande de bonnes attitudes sans donner les moyens de les adopter.
  • Les adultes adressent au jeune des reproches certes pertinents mais bien dérisoires à côté de la situation réelle vécue dans ce milieu.
  • Les règlements sont battus en brèche par ceux-là même qui sont censés les faire appliquer soit qu’ils les transgressent, soit qu’ils avouent leur impuissance à les faire respecter.

Prenons le temps de (re)clarifier le règlement en veillant à le restituer dans le cadre des valeurs et du projet familiale ou scolaire. Présentons-le de façon positive. Faisons participer les jeunes à ce processus et surtout attardons-nous à mettre en place leurs conditions d’application.

d’un environnement agréable

L’environnement dans lequel évolue le jeune constitue une part de sa propre identité, de sa propre image. Il en est fier ou honteux et interprète l’intérêt que les adultes y portent ou n’y portent pas.

Permettons de «territorialiser» leur lieu de vie. Décidons avec eux d’un règlement.

Rendons-les responsables de créer, de gérer, d’entretenir leur environnement et ils le respecteront (peut-être !!!).

Propos inspirés du document «1,2,3 …Santé»