Bas les masques – pour suivre le chemin de l’authenticité

Phase 1

1. Apposer, sur un tableau deux dessins de masques chirurgicaux affublés d’un pouce vert et rouge ou deux vrais masques chirurgicaux en mettant au-dessus de l’un, un signe «+», et de l’autre, un signe «»

2. Demander aux jeunes de citer ce qu’il y a de «satisfaisant» et d’ «insatisfaisant» (contraignant) dans le fait de porter un masque, depuis quelques mois.

3. Noter, sans entrer dans le débat, tout ce qui est dit en dessous du masque ah doc

On pourrait voir, par exemple, apparaître au tableau 

  • M’épuise, me fatigue
  • Me donne chaud
  • M’empêche de respirer
  • Rend mes paroles difficile à entendre
  • Couvre les émotions du visage
  • Ne permet pas toujours de comprendre ce que l’autre me dit
  • Me protège
  • Marque le respect
  • Fait prendre conscience que la santé est importante
  • Me tient en « vie »

Phase 2

1. Repartir les jeunes en trio, autour de différentes tables, et distribuer à chacun de ceux-ci, une feuille de masque thématique.

2. Expliquer :

Sur la feuille, en partant d’une satisfaction ou insatisfaction dûe au port de ce masque, se trouve une série de questions.

Des questions qui vont permettre à chacun de réfléchir à certains points sur sa personne dans différents aspects de sa vie.

Les questions seront lues une à une, par un membre du trio.

Après chaque question, quelques secondes seront données à chacun pour écrire sa réponse (si possible spontanée).

Une partie des réponses seront ensuite partagées dans le trio (et uniquement dans le trio).

NB : Insister sur le fait qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses mais bien des réponses personnelles issue d’une réflexion tout aussi personnelle.

 

Note pour l’animateur :

Les différentes thématiques et les questions qui y sont relatives, font un parallèle avec la vie et invitent les jeunes à se projeter dans une entrée :

– en soi (pensées, actions, émotions)
– en relation à l’autre, aux autres
– dans les valeurs profondes qui soutiennent la vie
– dans les situations du quotidien qui donnent du sens ou du non-sens

Elles permettront ainsi d’aborder, dans les phases suivantes, différents aspects liés à l’authenticité.

 

3. Donner le départ de cette phase. Durant celle-ci, s’assurer que les réponses sont simplement notées par chacun et non (encore) partagées et se rendre disponible pour aider éventuellement à mieux comprendre les questions.

Phase 3

1. Déposer, sur chaque table, 3 dés à jouer afin que chacun puisse en posséder un.

NB : S’il n’est possible de fournir qu’un seul dé par trio, il devra être désinfecté avant de passer de main en main.

2. Expliquer :

Tour à tour, chacun va lancer le dé.

Le résultat du dé va se référer à un numéro de question. (Face 2 = question numéro 2).

La personne qui a lancé le dé devra, seule, partager sa réponse écrite précédemment et la commenter.

Il ne doit pas y avoir de débat ou de commentaires par rapport à la réponse donnée.

Cependant, les autres membres du trio peuvent chacun, poser une question supplémentaire (en lien avec la réponse qui vient d’être donnée) afin d’aider le répondant à affiner celle-ci.

NB : Trois (ou quatre) tours de lancement de dés devront être effectués dans chaque trio.

Durant ce temps d’échange, un membre du groupe peut, après avoir lancé le dé, bénéficier d’un second s’il ne souhaite pas partager la réponse à une question spécifique. Ce « bonus » ne peut cependant être utilisé qu’une seule et unique fois.

3. Donner le départ de cette action et s’assurer, en passant dans chaque trio, que les consignes ont bien été comprises et sont respectées.

Phase 4

1. Introduire

Avec ce COVID, de retour dans notre bulle protectrice, on est assurément content et soulagé de pouvoir enlever ce masque de protection. Un retrait qui, tout en nous permettant d’être protégé, allège voire fait disparaitre les contraintes liées au port de celui-ci.

Cependant, en enlevant ce masque que tout le monde voit, un autre masque, lui, peut rester. C’est celui que l’on porte parfois et qui nous empêche de na pas être «authentique».

C’est un «masque» que l’on porte et derrière lequel on se cache (souvent pour ne pas déplaire) mais qui ne nous permet pas de vraiment : «être soi», d’être «vrai en soi», d’exprimer et de révéler la vérité profonde de notre être ou de suivre son propre chemin sans se comparer aux autres.

Pour vivre l’authenticité en soi et envers les autres, il devient utile et important de découvrir les masques que l’on choisit parfois de porter. Puis en prenant conscience des bénéfices de l’authenticité, d’être capable de les enlever/de les laisser tomber.

 2. Proposer à chaque trio, en fonction des questions et des réponses apportées par chacun, de dégager un ou deux aspects relatifs à ce masque invisible (derrière quoi nous cachons-nous parfois ?). Mais aussi, d’imaginer des compétences à acquérir ou des comportements à adopter pour ôter ce masque et vivre ainsi plus en authenticité.

3. Après ce travail de recherche, inviter un membre de chaque trio à citer d’abord les aspects trouvés par son groupe concernant ce(s) maque(s) invisible(s). Sans débattre, les noter au tableau.

Proposer ensuite à quelqu’un d’ajouter un aspect auquel il pense maintenant et qui ne serait pas encore noté.

On pourrait voir, par exemple, noté au tableau : Le look/style vestimentaire, Les mots qu’on utilise, les avis qu’on partage, les émotions que l’on cache, les actions (faits et gestes), les relations qu’on choisit, ….

4. Convier un autre membre de chaque trio à décrire, cette fois, les compétences à acquérir ou les comportements à adopter trouvés par son groupe. Sans débattre, les noter également au tableau

Proposer à quelqu’un d’ajouter autre chose auquel il pense maintenant et qui ne serait pas encore noté.

Phase 5 (facultative)

Inviter le groupe à classer les comportements et compétences notées au tableau dans des catégories.

Cela pourrait être par exemple :

* Dans la catégorie « Authenticité émotionnelle » on pourrait retrouver :

– Accepter de vivre la joie ou la peine quand elles surgissent et ne pas les retenir pour ne pas perdre la face.

– Accepter d’exprimer sa colère lorsqu’il le faut, mais sans perdre le contrôle.

* Dans la catégorie « Authenticité communicationnelle » on pourrait retrouver :

– dire non, enfin, quand on n’en peut plus de dire oui.

– exprimer ses besoins jusqu’à ce que l’autre ait compris.

– dire je t’aime, sans rien attendre en retour.

 * Dans la catégorie « Authenticité identitaire »

– s’occuper de soi quand son corps et son âme le réclament.

– avoir le courage de vivre et de défendre ce que l’on estime être juste même si on se sent seul(e).

– accepter de n’être, ni parfait, ni irréprochable.

Phase 6

Faire une synthèse

Etre authentique, C’est (d’abord) être conscient de soi-même.

(Re)Connaître ses envies et ses besoins. Sa façon de ressentir et de gérer ses émotions, de s’exprimer, d’entrer en relation, de réagir aux situations qui nous arrivent. Mais aussi ses compétences, son potentiel, ce qui fait et donne sens à son existence …

Etre à l’écoute de soi et de son corps, en développant sans cesse une connexion à soi, nous libère des attentes et d’une recherche de perfection vis-à-vis de soi et des autres.

Être authentique, c’est accepter d’être soi-même.

Ni parfait, ni irréprochable mais avec le droit de vivre avec des doutes, en faisant des erreurs, en ayant parfois peur, en se disant que l’instant d’après a toutes ses chances, …

C’est aussi refuser de vivre pour et à travers les autres (qui peut inspirer la négativité) pour laisser s’exprimer tout ce que nous sommes et permettre à notre propre énergie positive de prendre toute la place.

Etre authentique c’est être fidèle et en accord avec soi-même.

Chaque pas vers l’authenticité comporte des risques d’exposition, de critique et de rejet.

Mais en faisant face à ces risques, notre véritable identité s’affine et se confirme sans oublier que notre estime de soi et notre autonomie s’en trouvent renforcées.

Cela nous rend capable de trouver des balises qui nous permettent de se sentir (plus) en sécurité.

Cela participe aussi à nous fixer des limites et des normes (en constante évolution) qui nous aideront à prendre des décisions cohérentes et à agir de manière stable vis à vis de ce qui nous anime et nous paraît juste. Un pas de plus pour donner du sens à notre vie. Sans oublier que cela nous donne aussi du courage et une force intérieure pour résister à la tentation de l’uniformité.

Etre authentique c’est créer de véritables liens

Dans l’authenticité, notre relation aux autres n’est pas pour autant compromise.

Etre authentique avec l’autre, en affirmant qui on est, nous permet de chercher à mieux connaître et comprendre les gens qui nous entourent.

Notre communication, notre écoute, notre réelle présence qui est développée dans l’authenticité nous engagera à trouver en chacun son humanité, ce quelque chose que nous avons tous en commun ou qui peut devenir complémentaire.

De plus, en s’affirmant comme quelqu’un de «humble» (qui a donc parfois besoin d’aide), cela montre aussi la reconnaissance et le respect des compétences et des talents des autres.

Être authentique dans nos relations invite souvent l’autre à l’être à son tour, ce qui peut l’aider à s’épanouir.

Des relation authentiques nous permettent enfin de faire la riche expérience de réfléchir à sa pensée rigide et sans nuance qui nous piège dans le jugement et nous empêche de regarder tous les aspects d’une situation et ainsi de rester ouvert. Rester ouvert pour oser dire oui à autre chose, alors que la peur nous fait dire non chaque fois qu’une nouvelle opportunité se présente ou pour suivre, avec confiance, l’élan de notre âme, même si le chemin à emprunter n’est pas encore clair.

Phase 7

Elle peut être introduite en écoutant d’abord une chanson ou un texte de réflexion sur l’authenticité de soi.

1. Expliquer :

Chacun est humain et nous ne sommes pas seul à porter des masques.

Il est bon de réfléchir aux masques que nous portons parfois et d’en comprendre les véritables raisons.

Porter un masque n’est pas toujours négatif car il peut nous permettre, pour un temps, de s’adapter à une situation inconfortable.

Mais il est essentiel de ne pas confondre le masque que nous portons avec qui nous sommes vraiment et de ne pas laisser les personnages que nous jouons parfois, prendre en charge notre identité.

Faire tomber les masques pour vivre en authenticité et en savourer tous ces bénéfices, est tout, sauf facile.

C’est, pas à pas que chacun de nous, peut y arriver.

Aujourd’hui faisons ce petit pas, en s’engagent à essayer d’adopter une compétence d’authenticité.

2. Convier chaque jeune à choisir une compétence d’authenticité dans laquelle il va s’engager (cela peut être une compétence notée au tableau ou encore une compétence émanant du partage en trio ou de tout ce qui vient d’être dit durant l’animation) et de la formuler en «JE».

3. Distribuer à chacun un masque jetable et inviter à y noter à l’aide d’un gros marqueur la compétence choisie ou à y coller une étiquette sur laquelle aura été écrite cette compétence.

4. Proposer un tour pour que chacun puisse dire « tout haut » la compétence notée sur son masque avant de le mettre sur son visage.

NB : le groupe devant accueillir sans commentaires les compétences citées et donc choisies par les uns et les autres.

Finalisations possibles

– Evoquer le thème de l’authenticité dans différents passages bibliques.
– Proposer un temps de silence ou de prière pour ancrer l’engagement.  

Prolongements possibles

Avant de clôturer l’animation, chacun peut recopier la compétence choisie sur un papier que l’animateur gardera précieusement.

Au bout de quelques semaines l’animateur relira, un à un, chaque papier et pour chaque compétence citée invitera :

– le groupe à deviner quelle personne l’avait formulée
– son propriétaire à faire un feedback.

(Comment s’est passé sa mise en pratique, les facilités et difficultés rencontrées, l’envie de poursuivre ou non sa mise en pratique, une éventuelle nouvelle compétence à acquérir qui est apparue, …).