Shorts, Reels, TikTok
Faut-il investir les nouveaux espaces numériques en tant que chrétiens ? Pour faire court, la réponse est oui. Cependant, la vraie question est de savoir pourquoi. En aussi bref que possible, explorons donc cette question.
Une première partie de réflexion concerne tout le monde et pas que les croyants. La réponse est simple également : le but d’explorer de nouveaux formats est d’aller chercher une nouvelle audience. Petite précision toutefois, nous ne sommes pas dans le cas où nous allons créer une nouvelle chaine originale. Tout comme la vulgarisatrice scientifique de la chaine Scilabus, nous avons déjà une audience. Pour Viviane Lalande qui fait des vidéos détaillées de 10-15 minutes, il y a quelque chose de limitant à faire cela en 1minute. En plus, là où les vidéos longues induisent des commentaires réfléchis, les vidéos courtes donnent des commentaires semble-t-il peu sympathiques. Ce faisant son nombre d’abonnements augmente. Elle est parvenue à sortir de sa bulle habituelle mais de ce fait, elle se retrouve avec un public en décalage avec ses vidéos initiales [source]. Tout l’enjeux est donc d’inviter ce nouveau public à apprécier son style (en faisant quelques aménagements). Se déplacer complètement vers cette nouvelle audience la couperait de son public d’origine.
Que pouvons-nous en tirer comme leçon pour notre vie d’Église ? Première chose, nous sommes évidemment invités à sortir de nos bulles. Nous sommes invités à élargir le cercle des gens à qui nous nous adressons et cela demande de changer nos habitudes. Pour le créateur de contenu, faire des vues peut être une fin en soi (pour gagner de l’argent et pour vivre). Pour le passionné comme pour le croyant, cela ne suffit pas. Faire de l’audience n’est pas un but en soi. Le but est de donner autre chose. Si Scilabus s’essaye au format court, c’est pour donner le gout, un avant-gout, de ce qu’est la vulgarisation scientifique. Cela devra tôt au tard prendre plus qu’une minute.
De même, si comme croyants, nous faisons des vidéos Tiktok, c’est pour accrocher en vue d’autre chose. Et il y a là une difficulté supplémentaire. C’est que, quel que soit le moyen que nous utilisons, il ne peut être que l’amorce d’un entonnoir de conversion. Le terme est emprunté au marketing mais s’adapte très bien à la foi. Au lieu de faire acheter, nous souhaitons conduire à Dieu. Vous l’aurez compris, montrer une vidéo courte ne fait pas croire en Dieu. Montrer une vidéo courte qui permet de voir des vidéos plus longues ne fait pas non plus croire en Dieu. Si ces vidéos longues invitent à un festival chrétien, cela ne fait quand même toujours pas croire en Dieu. Participer à ce festival, n’est pas même suffisant. Bref, en matière de foi, ce tunnel est long. Pour être un minimum efficace, il doit donc être pensé.

Faire des vidéos pour faire des vidéos peut certes être très amusant mais ne conduit pas à Dieu. Alors si vous avez envie de faire des vidéos pour parler de la foi, c’est formidable. Pensez juste à vous adosser à une structure et un projet dans lequel votre travail pourra être acteur de conversion.
Nous avons besoin de toi!
Olivier Caignet
Les questions de racisme et d’intolérance vous interpellent…? Vous avez envie de mettre en avant une vision positive de l’interculturalité ? Alors, exprimez-vous en participant à la 17e édition du concours « À Films Ouverts » pour peut-être assister à la projection de votre film à travers la Wallonie et Bruxelles du 10 au 26 mars 2023.
