Le Ciel attendra
Sonia, 17 ans, a failli commettre l’irréparable pour « garantir » à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit avec sa mère, aime l’école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse d’un « prince » sur internet. Elles pourraient s’appeler Anaïs, Manon, Leila ou Clara, et comme elles, croiser un jour la route de l’embrigadement… Pourraient-elles en revenir?
Le sujet est casse-gueule, parce qu’il charrie avec lui une réalité récente dont nos sociétés peinent à prendre la mesure sous d’autres angles que la peur et l’insécurité. Pour s’y confronter, Marie-Castille Mention-Schaar (Les héritiers) a choisi de montrer de manière réaliste, avec pédagogie mais sans pontifier, le parcours mental qui mène un individu vers une rupture totale et la rapide dislocation de son identité dans une recherche initiale d’apaisement, de pureté, de justice. Elle montre également le parcours inverse, timide et chaotique avec ses rechutes et ses rémissions, celui de l’éloignement du radicalisme.
Le ciel attendra est une fine étude de l’adolescence, avec ses angoisses existentielles et ses velléités révolutionnaires. En montrant comment cette période charnière de nos vies peut nous pousser vers les pires idéologies, le film choisit intelligemment de s’éloigner des fantasmes et de ne pas s’aveugler. Salutaire.
Le ciel attendra, de Marie-Castille Mention-Schaar. Sortie le 2 novembre.
Source : www.grignoux.be