Une pastorale circulaire

Dernièrement, en voiture, j’ai écouté une émission sur l’économie circulaire. L’enthousiasme de ceux qui parlaient et les projets réalisés m’ont fait rêver. Je me suis dit : « Pourquoi pas une pastorale circulaire dans nos communautés ? ». Je tiens à préciser que je ne suis ni économiste, ni spécialiste en théologie pastorale.

Pastorale circulaireQu’est-ce une économie circulaire ?

En gros, si j’ai bien compris, l’économie circulaire est basée sur trois facteurs qui ne sont pas nécessairement compliqués (bien sûr que Wikipédia m’a aidé…) : l’écologie, les dépenses liées à l’usage (Exemple : au lieu d’acheter le matériel qu’on n’utilise pas régulièrement, le louer quand on en a besoin…) et la performance. Tout cela dans la recherche d’une économie basée sur la durée. En principe, je me méfie des termes comme la performance, la productivité, l’efficacité etc. Dois-je dire que cette émission m’a converti ? Non. Mais, je deviens de plus en plus convaincu qu’il y a une « performance » évangélique! Laquelle ? Sa pertinence, le regard de Dieu sur l’homme. La puissance d’amour d’un Dieu qui aime et qui se donne jusqu’à la mort. Sa capacité à transfigurer la vie des personnes pour devenir plus humaines. La force du pardon, la réconciliation et Dieu miséricordieux etc. Là où la performance économique et industrielle risque de transformer l’humain en un objet et le profit en idole, la « performance évangélique » met l’humain au centre. Bref, revenons à notre pastorale circulaire… Donc, le but ne serait pas de se faire du fric, mais de penser à la pastorale de manière globale en y intégrant la collaboration et la participation, le respect de la nature et de l’humain et en visant la performance évangélique.

Collaboration et participation

Dans les axes du SDJ, nous avons une pastorale par et pour les jeunes. Cet axe peut s’appliquer à toute pastorale ! Souvent, les animateurs sont à bout de souffle et se disent épuisés. Il s’agirait de faire des bénéficiaires des protagonistes et des acteurs de leur vie. Les inviter à la participation active.

L’usage

Plutôt que créer ce qui existe ailleurs ; être curieux, butiner à gauche et à droite chez les voisins pour voir, entendre, écouter ce qui se fait. Echanger les méthodes, partager les outils, les techniques, les idées, les formations, pourquoi pas les animateurs. Plutôt que d’acheter : emprunter, louer, partager etc.

Une pastorale de la présence : être là où sont les bénéficiaires plutôt que d’attendre que ce soit eux qui viennent vers nous… et surtout tenir compte des plus faibles, des hésitants, de ceux qui traversent des moments difficiles. Au lieu de morceler la pastorale entre différents groupes presque opposés, créer des transitions et favoriser l’intergénérationnel.

Une pastorale verte

Dans une dynamique de « transition » et de l’encyclique Laudato Si, tenir compte de la planète dans la pastorale. Se poser des questions comme l’impact écologique des animations, de l’utilisation des locaux, des voyages organisés, les impressions réalisées etc. Mettre en place une culture invitant au respect des ressources naturelles et à des petits gestes écologiques du quotidien.

Rêver d’une pastorale « zéro déchet ». Dans le premier sens : penser à recycler les outils, à la réutilisation des déchets occasionnés par les animations et les animateurs etc.

Une pastorale performante

C’est peut-être le point de départ et le moteur de toute pastorale. Mesurer et tenir compte de toute la performance de la Bonne Nouvelle annoncée aux hommes et aux femmes de ce temps. L’espérance, la joie et la profondeur qu’elle peut apporter à notre humanité qui en a besoin.

Ce ne sont que des rêves, comme je ne souhaiterais pas rêver seul, à plusieurs, c’est une chance d’arriver à un réalisation concrète. Rêvons tous ensemble.

Que cette année qui commence soit une année d’exploration de nouvelles formes pastorales.Bonne et heureuse année.

Eric N.