Session de formation à Spa-Nivezé

Voir dans le jeune une graine d’espérance

Graine d'espéranceIl y a de ces personnes qu’il est presque impossible de se lasser d’écouter, des personnes avec une parole forte, percutante et toujours d’actualité. Parmi elles, je peux citer le Père Jean-Marie Petitclerc, SDB (salésien de Don Bosco). Le 8 février dernier, il était à la session de formation à Spa Nivezé où il a parlé de jeunesse et d’espérance.

 

Ceci n’est pas une crise

Comme le dit cette fondation belge « Ceci n’est pas une crise » qui mérite d’être connue, le Père Peticlerc précise et signe : « Notre société n’est pas en période de crise mais en période de mutation ». Le plus important n’est pas de vouloir contenir la crise, mais de s’adapter aux différentes formes de mutations dans lesquelles la société se trouve. Le fait de comprendre que ce n’est pas une crise évite toute tentative de repli sur soi ou le volontarisme sécuritaire qui ne peut pas conduire à un épanouissement. Au contraire, la situation de mutation invite à faire confiance aux jeunes et à les aider à devenir protagonistes de leur vie. Face à toutes ces mutations culturelles, sociétales, écologiques, technologiques, les jeunes s’adaptent et vivent autrement. Il y a trois primats qui dominent de plus en plus chez les jeunes, le relationnel, le pair et l’instant au détriment de l’institutionnel, l’intergénérationnel et la durée. Les jeunes comptent beaucoup plus sur des relations de confiance vraies que sur l’autorité des institutions. Ils s’éduquent entre eux et par des réseaux plutôt qu’avec les parents, les grands parents. Ils sont dans le « zapping ». Ils sont enthousiastes et se voient comme acteurs de changement. Il nous est rappelé que c’est important de ne pas être tenté de changer le jeune à tout prix ou de le culpabiliser parce que ce qu’il vit, c’est ce qu’il voit et reçoit de la société des adultes qui l’entourent.

La parabole de la graine

Le Père Petitclerc nous explique que certaines personnes regardent une graine et se limitent à sa petitesse. D’autres voient dans la graine le futur arbre. Et enfin, il y a ceux qui voient en même temps la graine et l’arbre. Il nous invite à faire de même avec les jeunes : les regarder sans les enfermer comme des petites graines. Voir en même temps le jeune et son avenir c’est voir ses soifs de vie, de sens et d’existence. Les jeunes ont soif de sens : comme sensation, comme direction « vivre sa vie comme une marche », comme signification. A l’adulte d’accompagner cette quête de sens avec confiance, se rappeler que le premier qui croit dans le jeune, c’est Dieu ! Cela suppose un amour espérance pour le jeune et une nécessité, de la part de l’animateur, de croire en Dieu qui croit aux jeunes, de vivre comme Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie.

Accompagner et transmettre

Face à cette graine, le rôle de l’animateur est de transmettre la Parole, la foi en la résurrection, ne pas vouloir que le jeune croie comme l’animateur croit, mais que le jeune devenu croyant se sente accompagné comme créateur, inventeur, acteur d’avenir. L’accompagner pour que de sa vie il y ait une éclosion d’espérance et un avenir.

Jean-Marie Petitclerc nous a partagé un message d’espérance incarné, ouvrons-nous à cette vie de joie dans nos transmissions et accompagnements de tous les jours.

Eric N.