Lourdes 2017 : La foi, l’espérance et la charité

Lourdes 2017

Plus de 120 jeunes ont écouté attentivement le prédicateur du pèlerinage de Lourdes, Eric de Beukelaer, qui est venu s’adresser à eux autour du thème : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles ».

Chaque année ; lors du pélé à Lourdes, l’organisation propose une activité pour les jeunes des différents groupes du diocèse de Liège (ABC, Amitié 2000, Groupe du Frère Georges, les hospitaliers, Tabga, Tringlots, etc). Cette année, la proposition consistait en une rencontre entre les jeunes et le prédicateur du pélé sur le thème : « L’espérance, avenir de la confiance ». L’abbé de Beukelaer, en super forme, a parlé des vertus. Il a distingué les vertus cardinales (le courage, la tempérance, la prudence, etc qui peuvent appartenir à tout être humain) et théologale (celles qui sont des grâces, c’est-à-dire des dons de Dieu), la foi, l’espérance et la charité. Avec des mots justes, adaptés aux jeunes, en donnant des exemples pour que le message soit concret pour les jeunes, il a expliqué que la foi ne consiste pas à prouver que Dieu existe mais se savoir aimé et existant aux yeux de Dieu. La charité, conséquence de la foi vécue dans le quotidien est une invitation à aimer comme Dieu aime c’est-à-dire sans faire de différence. Quant à l’espérance, c’est avoir les pieds sur terre, voir le monde tel qu’il est avec ses limites et ses fragilités en ayant la conviction que, quoi qu’il arrive, l’amour, la vie auront le dernier mot. L’abbé Eric de Beukelaer a partagé son expérience de croyant, son appel et ses engagements en pastorale. Il a réussi, dans des conditions difficiles (la taille de la pièce, un public très varié) à partager avec ses passions, ces notions qui ne sont pas très faciles. A la fin, il a répondu aux questions, interpellations et remarques de ceux qui étaient là. Il a terminé en invitant les jeunes à redécouvrir l’importance de la prière.

Les jeunes belges se rencontrent autour du Cardinal

Cette année, plusieurs diocèses francophones ont eu la chance de se retrouver en même temps à Lourdes. Les responsables des divers pèlerinages ont proposé une rencontre interdiocésaine, entre les jeunes de Liège, Malines, Bruxelles, Tournai, Namur et les jeunes des Equipes Saint-Michel (jeunes accompagnés par les jésuites de Belgique. Ces jeunes étaient à Lourdes pour rendre service aux personnes handicapées avec comme particularité que les jeunes et les personnes handicapées vivent le tout ensemble : les repas, le logement, les activités, etc. Ces jeunes viennent de tous les diocèses francophones de notre pays). Tous ces jeunes, dans une ambiance survoltée, se sont retrouvés pour partager les témoignages, les chants, la joie et l’unité autour du Cardinal Joseph de Kesel et Mgr Delville. Dans une rencontre bien animée, les témoignages des Scouts engagés dans l’hospitalité des malades, les équipes Saint-Michel, le Groupe Jesus’Trip de Liège et un père de famille syrien, les jeunes ont vécu un moment intense et inoubliable. Les prises de paroles de deux évêques furent courtes et bien inspirées avec des mots simples et justes. A la fin, les jeunes ne voulaient pas se quitter, ce qui augure qu’à l’avenir, ce genre de rencontres seront proposées. Tout s’est terminé par un verre de l’amitié préparé par les équipes Saint-Michel. L’animation musicale était portée par le groupe Latitude connu dans notre diocèse. C’est une chance de voir tous ces jeunes francophones, proches ou éloignés de l’église, réunis pour apprendre à se découvrir et partager un temps de communion, de témoignage, intériorité et de convivialité.

Découvrez le témoignage d’Alice Gardin, 17 ans, originaire de Normandie.

Après l’expérience des JMJ de Cracovie en 2016, elle a participé au pèlerinage de Lourdes avec le groupe ABC. Une française parmi les liégeois nous livre son témoignage.

Newsletter (NL) : Comment es-tu arrivée à Lourdes ?

Alice Gardin (AG) : Je cherchais sur Internet un groupe de Lourdes, parce que ma maman rentrait du pélé à Medju et m’a dit : « Alice, moi, à 17 ans, je suis allée à Lourdes et ce voyage m’a fait beaucoup de bien ! » Cela m’a rappelé que j’avais fait la promesse de faire un pèlerinage à Lourdes pour mes 17 ans et je l’avais oubliée ! Du coup, j’ai tapé sur Internet : « groupe de jeunes à Lourdes etc », j’ai trouvé le groupe ABC et je me suis inscrite. Je souhaitais partir avec des gens que je ne connaissais pas et c’est pour cela que le groupe de Liège m’intéressait plus que les groupes de mon coin.

NL : Qu’est-ce que Lourdes t’apporte au niveau des relations avec les autres?

AG : Je viens d’une famille de fermiers, je suis souvent en Normandie. J’ai découvert les belges, c’est un peuple super sympa, qui a une proximité avec les autres que nous ne trouvons pas en France. J’ai été vite intégrée et leur accent est très sympa !

NL : Le groupe ABC, comme la plupart des autres groupes est au service de personnes moins valides, malades ou âgées. Pour toi, quel est ton contact avec la personne que tu véhicules ?

AG : J’accompagne une dame qui s’appelle Rose (prénom d’emprunt), au début elle était un peu fermée, au fil et à mesure elle me raconte certaines choses. Elle reste très discrète, mais au-delà de cela nous partageons de bons moments et de chouettes expériences. Par exemple, boire simplement un café à son hôtel, etc. C’est une personne qui me touche par son côté secret. Je pense qu’elle a eu un passé difficile et qu’elle est arrivée à changer. Même si elle me parait bien, je pense qu’il y a eu un passé douloureux qui reste. J’aimerais lui demander de m’en parler, jusqu’à maintenant, nous n’y arrivons pas et pour moi c’est comme un livre plein de mystères que je n’arrive pas à ouvrir.

NL : Qu’est-ce que Lourdes t’apportes au niveau de la foi?

AG : La foi est présente, mais à Lourdes, je la vis plus par le contact avec les gens et le service. A la procession mariale de dimanche soir, j’ai senti que c’était priant, je trouvais ça beau que tout le monde soit réuni par la lumière. Pour le moment, la foi, la prière, est comme en pause. Dans mon groupe, tout le monde n’est pas croyant, mais je trouve que c’est un bon témoignage de voir ces personnes qui viennent juste pour le service.

NL : Tu as vécu l’expérience des JMJ de Cracovie avec ton diocèse de Rouen, est-ce que tu peux comparer Lourdes et les JMJ ?

AG : Ces sont deux mondes différents, les JMJ c’est juste entre les jeunes et ici, nous sommes avec des jeunes, des personnes âgées et des malades. Et les ouvertures ne sont les mêmes ; les JMJ c’est le monde entier, l’ambiance est tout autre alors qu’ici ce sont des jeunes d’un même diocèse qui restent ensemble et qui ne sont pas spécialement ouverts ou poussés à s’ouvrir aux autres vu qu’ils doivent rendre service auprès des personnes qui viennent avec eux. Ce n’est pas un manque, mais je pense que si nous pouvions avoir un peu plus de moment priant comme aux JMJ, ce serait bien.

NL : Comment as-tu découvert la foi ?

J’ai grandi dans une famille chrétienne, avec des parents et des grands parents qui m’ont éveillée à la foi. J’ai fait trois autres colonies avec des jeunes chrétiens où tout était dynamique et tout cela m’a aidé à grandir dans la foi. Cependant, je me pose beaucoup de questions sur la foi et sur la vie. Après les JMJ, il y a un prêtre qui m’a dit que Dieu on peut lui parler comme un pote en toute simplicité. Depuis, j’essaie de voir les choses simplement. Je voudrais prendre du recul avec la routine chrétienne, ne pas faire les choses par tradition ou juste pour les faire, mais le faire parce que il y a une volonté profonde.

NL : Alice, pour terminer, est-ce que tu peux nous dire un mot sur les jeunes liégeois ?

Je trouve les jeunes de Liège très simples, ils ne veulent pas se prendre pour ce qu’ils ne sont pas et cela en fait des personnes bien. Et si j’en ai l’occasion, je reviendrais avec Liège à Lourdes.

Eric N.