Le Diocèse de Liège à la pointe de la transition écologique

Avec son projet « Diocèse de Liège en Transition » et des acteurs très engagés dans ce domaine, les liégeois, encore une fois, se distinguent parmi les autres diocèses belges.

Jusqu’à maintenant, le projet de transition écologique agissait discrètement par la publication d’articles, l’interpellation de l’une ou l’autre personne, quelques témoignages et quelques propositions soft pour avoir une visibilité médiatique. Désormais, ce ne sera plus le cas. Tout doit bouger ! Plus personne ne pourra échapper aux mesures importantes qui viennent d’être adoptées par le Conseil Episcopal. Les paroissiens, le personnel de l’évêché, l’évêque, doyens, curés, vicaires… bref, tout le monde est mis à contribution. En collaboration avec le comité « Diocèse de Liège en Transition », l’évêque et son conseil viennent de mettre en place 10 lois claires qui seront applicables partout dans le Diocèse.

Les voici :

Tolérance zéro pour le plastique : en plus des bouteilles en plastique et d’emballages de toute sorte, sont bannis tous les plastiques qui nous envahissent : les gobelets, les pailles, les petits plastiques pour les chemises à col romain dans le clergé, les assiettes… et promotion du durable.
Collecte en monnaie locale dans tout le diocèse : désormais, pour promouvoir la monnaie locale, toutes les collectes se feront en « Valeureux liégeois »
Interdiction de laver sa voiture pendant le carême et installation de bornes électriques
Création d’un Centre Diocésain d’Alimentation : à côté du CDD sera installé un centre diocésain d’alimentation qui fournira les légumes et les fruits de saison qui proviendront, le diocèse l’espère, des potagers communautaires de chaque paroisse puisque le diocèse va inciter chaque Fabrique d’Eglise à entretenir un potager.
Marche pour le climat tous les vendredis : en lien avec le jour de jeûne, le Conseil Episcopal et le personnel de l’évêché marcheront de la rue de l’évêché jusqu’à la rue des prémontrés via le quai Paul van Hoegaerden. Une marche symbolique de 280 m avec des slogans pour la sauvegarde de la Planète. Le Conseil Episcopal interdit à ses membres de faire cette marche en voiture ou de passer par un raccourci sauf en cas d’incapacité physique.
Promotion du vélo, trottinette ou marche à pied : pour le personnel de l’évêché, les paroissiens, les prêtres… il sera demandé de promouvoir le vélo. Seront installés à côté des paroisses, des parkings pour les trottinettes. Seront organisées dans les paroisses des balades vélo appelées : « Je pédale pour ma planète », des courses : « Je cours derrière le monde » et des compétions : « Trottine pour le Salut ».
Création des espaces de méditation pour une « écologie de l’âme » et interdiction de smartphones pendant les célébrations. Quelques minutes de silence par jour ou l’écoute de Laudato Si en livre sonore.
Interdiction du café et du chocolat qui viennent de l’étranger et proposition de boissons chaudes à base de plantes ou de racines qui viennent de notre pays.
Des hosties bios avec la farine locale et vin bio : toutes les communautés se fourniront en hosties et vins issus de la production locale avec le label : Diocèse de Liège en Transition.
Interdiction d’imprimer quoi que soit : le Diocèse de Liège lance le défi d’arriver au zéro papier. Plus de feuilles dans les assemblées, plus d’impressions dans les services. Tout membre du personnel qui doit imprimer doit avoir la permission du responsable. Pour les célébrations on fera appel aux tablettes, projecteurs, smartphones, etc. Par exemple créer un groupe WhatsApp des paroissiens et y envoyer les chants de la messe.

Evidemment toutes ces mesures, comme tout ce qui concerne le climat, ont suscité des réactions très vives et deux camps avec des pours et des contres. La mesure qui a suscité le plus de réactions est celle de l’interdiction du café. Beaucoup de personnes ne comprennent pas, elles se disent indignées. « Tout le monde sait que l’Eglise carbure au café et que chacun aime son petit chocolat », disent les contres.

Nous avons recueilli quelques réactions à gauche et à droite comme celle de cette personne qui dit comprendre qu’on interdise aux prêtres, surtout les vicaires, de laver leur voiture pendant le Carême. « De toute façon, ils ne lavent jamais leur voiture. Personne ne veut rouler dans une voiture avec des miettes de tartines pourries, des taches de café sur le tableau de bord, des odeurs de soupes et des vêtements sales. » La seule concession que cette personne peut faire c’est d’arrêter de laver le moteur de la voiture.Les chanoines de la cathédrale sont, quant à eux, très contents : « Un potager, voilà une mesure qui va nous occuper ! ». Ils sont même prêts à faire un étang pour poissons dans le jardin du cloître.