Guerrier·e de la Paix

Pour commence ce carême 2024, une vingtaine de jeunes se sont retrouvés pour 24h autour du thème « Guerrier de la paix ». C’est l’occasion de vous partager quelques techniques d’animation et outils autour de la métaphore du combat.

Briser la glace

Comme les participant·es ne se connaissaient pas toutes et tous (il y avait même quelques isolés), un jeu pour faire connaissance était indispensable. Lors d’un classique speed-dating, nous avons toutefois inséré une question incongrue : si je devais être une arme, je serais laquelle et pourquoi ? Pour continuer à briser la glace et surtout apprendre les prénoms, nous nous sommes transformés en samouraïs ou en escrimeurs des prénoms. Tous en cercle avec l’index devant le nez comme pour un salut à l’épée, chacun à leur tour et rapidement, les samouraïs devaient en un geste essayer de toucher à l’épaule un·e de leur voisin·e. La touche n’est valide que si le samouraï parvient à dire le prénom de la personne touchée.

Plongée dans le thème

Le jeu cité précédemment n’est pas anodin. Il permet d’introduire quelques subtilités quant aux armes. En effet, un mot, un prénom, mal utilisé peut aussi devenir une arme. Nommer l’autre peut être valorisant, mais aussi une source de pouvoir. Si certains se battent « pour de vrai », nos combats à nous seront sur le plan métaphorique. Pour aider à entrer dans cette dimension, nous avons proposé le témoignage d’une dame qui, au sein d’une guerre fratricide, s’est battue pour la paix avec des armes « de lumière ». En écoutant ce témoignage, il a été demandé à chacun et chacune de repérer toutes ces armes telles que l’éducation, l’espoir, le chant…

Le documentaire dont nous avons écouté un extrait s’intitule l’ange du Burundi. Le contexte de Marguerite Barankitse peut sembler éloigné dans le temps et l’espace pour des jeunes de moins de 20 ans. Il est malheureusement aisé de rappeler que ce n’est pas impossible que cela arrive aujourd’hui. En effet, le problème ne vient pas principalement de la haine entre les gens, mais de la prise de pouvoir de mauvais dirigeants qui pour leur propre intérêt finissent par monter les gens les uns contre les autres (ex. : Trump, Poutine, Xi Jinping…).

La dynamique de groupe

Les jeunes présent·es avaient de 11 à 18 ans, filles et garçons, toutes et tous croyant·es, mais avec leur sensibilité, pas forcement confirmé·es, ni pratiquant·es. Lors de ce type de moment, il est donc important de varier les approches, tantôt de mixer les affinités tantôt d’en profiter. C’est ainsi que nous avons assez vite proposé des ateliers avec une répartition au hasard pour pouvoir davantage créer la rencontre. Chaque atelier proposait une entrée différente du thème : méditative, historique et ludique. L’approche ludique est téléchargeable dans notre boite à outils. Pour l’activité méditative, nous avons proposé aux jeunes de réaliser, au sein des ruines d’Orval, un jardin japonais. L’entrée en méditation proposait d’observer les ruines et de se rendre compte que nous ne pouvons pas tout réparer. L’objectif est alors de pouvoir repérer la moindre petite chose qui permette de (re)construire ensemble le beau.
Nous avons également eu des partages par âges ou par sexes. Nous avons pu faire communauté à l’occasion d’une eucharistie, mais aussi lors de la soirée en faisant l’expérience d’une écoute intense. Nous avons partagé dans une bienveillance enveloppante un merci, un pardon à donner et un pardon à recevoir. À la fois pour relâcher l’intensité des échanges mais aussi pour être ensemble, la soirée a été ponctuée d’un moment festif et ludique. Avec les groupes, que ce soit des jeunes ou des moins jeunes, nous ne pouvons que vous conseiller le jeu comme entrée en matière. Nous vous partageons également dans la boite à outils, un jeu sur le regard bienveillant.

Le lieu

Ce weekend aurait sans doute pu se vivre n’importe où. D’ailleurs, n’hésitez pas à proposer ces animations chez vous. Nous pouvons vous y aider. Cependant, vous vous en doutez, un lieu tel que Orval apporte une autre profondeur à ce type de rencontre. En plus des ruines sur lesquelles nous avons appuyé une animation, le frère Bernard-Joseph nous a livré une partie de son expérience. Le texte « Je n’ai plus peur de rien… car je suis désarmé » du Patriarche Athénagoras a servi de conclusion à sa prise de parole et au weekend.

Nous ne pouvons pas tout vous partager et retransmettre de cette rencontre. Nous ne pouvons que vous inviter à la vivre vous-même si vous avez l’âge ou à en faire bénéficier les jeunes de votre entourage afin qu’ils vous en parlent le cœur rempli de joie.